2010
16 Septembre Flaujac-Poujols vers Cahors 8 kms
Après un bon petit-déjeuner (Tartines grillées et brioche), nous partons vers 8H30. Nous avons environ 2H de marche. Claude D doit prendre le train de 13H30 et nous un peu plus tard pour Paris. Il y a de la route et du chemin, assez accidenté mais nous avons l'habitude. Il y a une bonne descente pour l'entrée de Cahors. Des hauteurs nous dominons la ville, nous remarquons le contraste entre la vieille ville et la partie plus moderne. Dès l'entrée en ville nous franchissons le Lot et à l'extrémité du pont il y a l'ancien bâtiment de l'octroi. Celui-ci sert de bâtiment d'accueil des pèlerins; nous nous y arrêtons quelques minutes. Nous nous faisons apposer le tampon et prenons une boisson fraiche. Les accueillants nous indiquent le chemin pour rejoindre un restaurant que nous avaient recommandé les propriétaires du gite de la veille. Avant de le rejoindre nous passons par la gare pour prendre nos billets, pour nous les parisiens c'est assez facile nous n'avons qu'un changement à Brive. Pour Claude D c'est un peu plus compliqué c'est Cahors – Toulouse, Toulouse – Montpellier, Montpellier – Lyon et Lyon – Chambéry. Nous arriverons tous à notre domicile vers 22H.
Nous nous rendons au restaurant, y déposons les sacs et demandons que l'on puisse être servi vers 12H, nous sommes à un quart d'heure de la gare. Nous profitons des quelques minutes de libres pour visiter le pont Valantré qui est à 150m. Nous prenons des photos du Lot, du Pont, de nous. Nous commençons à réaliser que l'aventure pour cette année se termine, nous n'avons plus les sacs sur le dos, plus cette contrainte de marcher à l'aventure; nous sommes des touristes. Pendant le repas nous avons évoqué le parcours que nous avons fait mais nous nous projetons plus sur le prochain trajet Cahors – St Jean Pied de Port ou au-delà. Nous pressons le serveur pour avoir l'addition. C'est au pas de course que nous rejoignons la gare qui est à 200m. Ouf, le train arrive dans 5 minutes pour Claude D, juste le temps de poinçonner le billet, de se dire au revoir, d'aller sur le quai et le voici qu'il se pointe.
La séparation au bout de 15 jours de vie intense très proche fut assez émouvante. Pendant ce temps les bretons de Trégueux arrivent en courant pour nous saluer avant notre départ. C'est très sympathique. Nous en profitons pour échanger nos adresses et téléphones et promettre de se revoir lors d'un passage à St Brieuc. Claude D parti, nous avons une heure avant de prendre notre train. Nous allons dans la vielle ville, visitons la cathédrale et son cloitre; c'est un endroit que j'adore, une invitation au calme, au recueillement. Nous revenons tranquillement, achetons un journal pour nous occuper pendant le trajet. Nous commençons par prendre un TER pour aller jusqu'à Brive. Nous quittons Cahors sous un crachin. Pendant le trajet se fut sieste, lecture, debriefing de ces 15 jours, etc. A Austerlitz nous gagnons la gare de Lyon à pied, nous avons l'habitude, et prenons le métro. L'aventure se termine.
Bilan et conclusion:
C'est la fin de la première partie de l'aventure « Chemin de Compostelle ». Nous sommes tous très heureux de ce moment que nous avons partagé. Au départ nous ne nous connaissions pas très bien, voire pas du tout pour les Claude, et tout s'est bien passé. Il y a eu quelques petits bobos, des petits problèmes inévitables pour un parcours de ce genre. L'entente fut très bonne au sein du trio, bien sur nous avons eu notre petite défaillance morale, notre défaillance physique mais nous avons toujours été complémentaires. Nous avions à peu près le même rythme de marche. Nous nous sommes bien organisés pour les étapes, les chambres et les repas.
De ce parcours nous retiendrons les belles et très belles rencontres que nous avons faites sur ce trajet. L'accueil des gens, non seulement ceux qui nous logeaient, mais ceux que nous croisons, sauf en Lozère ou le monde est renfermé. Au cours de ce périple nous avons fait la rencontre d'une douzaine de nationalités dont quelques personnes qui venaient de loin Mexique, Australie, Canada, Afrique du Sud, etc.
15 Septembre Varaire vers Flaujac-poujols 26kms
Après avoir accompli nos obligations du réveil, nous allons au restaurant pour le petit-déjeuner. Nous profitons de l'épicerie qui est à coté pour faire nos provisions pour le midi parce qu'il ne doit pas y en avoir en cours de route. Le chemin se passe sans encombre. C'est principalement du chemin, quelquefois dans les vignes, qui n'offrait pas de difficultés; juste une petite montée avant d'arriver au gite Les Pradelles. Le paysage que nous avons traversé est un traditionnel paysage de campagne. C'est sous un soleil de plomb que nous avons du marcher toute la journée. A midi au croisement d'un chemin et d'une route, il y avait un petit rassemblement, 7 ou 8 personnes dont quelques pèlerins que nous connaissions. C'est l'occasion de discuter un peu avec les personnes que nous avions connues quelques jours auparavant. C'était deux personnes qui distribuaient des boissons Thé, café, boissons fraiches et gateaux secs. Ils ont une association qui œuvre à réhabiliter une ancienne ferme, à coté, pour en faire un relais de pèlerins. Vers 12H30 comme il n'y a plus de boissons, le groupe s'éclate; les pèlerins partent sur leur chemin et les fournisseurs de boissons rentrent. Nous profitons du lieu ombragé pour déjeuner.
A 15H30 nous arrivons au gite St Antoine de Flaujac-poujols, qui est situé à 8Km avant Cahors. C'est un pavillon neuf qui a été construit par des personnes qui ont la passion du chemin. Sont arrivé avant nous un couple, des vosgiens, que nous avions déjà croisé. Nous avons une chambre de trois lits avec salle de bains et comme c'est neuf, c'est magnifique. Pour le dernier jour nous faisons nos taches du soir. Nous allons voir le propriétaire qui travaille autour de sa piscine, derrière la maison, il nous propose de venir nous baigner. Nous nous mettons en tenue et allons une petite demi-heure dans l'eau. Malgré ses 26°, elle paraît fraiche, l'air extérieur est très chaud. Nous profitons du moment de libre avant le repas pour régler nos comptes; dans l'ensemble nous n'avons pas fait de dépenses plus importantes que ce que l'on avait estimé. Le soir les propriétaires partagent l'apéritif et le repas avec les pèlerins. Comme ils ont vécus cette expérience et qu'ils sont passionnés, le chemin fut le sujet de conversation de la soirée. Le repas fut très bon, la soirée se prolongea assez tardivement, jusque 22H.
13 Septembre Cassagnole vers Carjac
Nous nous réveillons à 6H20, nous nous apprêtons. Je masse mon mollet avec de la pommade Voltarène. Nous voyons une bête descendre du mur blanc; je la recueille dans un verre en plastique. Nous pensons à une punaise de lit, nous recherchons dans le MiamMiam DoDo, ca y ressemble. Nous descendons pour de petit-déjeuner. Jésus nous donne quelques explications sur le fonctionnement, c'est méthode self et chacun fait sa vaisselle. Je le prends à part et lui montre l'insecte que nous avons trouvé dans la chambre. Il nous confirme que c'est bien une punaise de lit. Nous avons eu de la chance de ne pas avoir été piqué.
Nous partons par la route, mon mollet me fait un peu mal mais en posant bien le pied ca devrait aller. Nous arrivons dans un très joli village, Faysselle. Il n'y a pas de fils électriques visibles; les maisons sont très bien restaurées. En arrivant nous avons pu admirer le lever du soleil au dessus de la brume de la vallée; c'est magnifique. Dans le village, les Claude vont faire les courses pour le midi. Les routes étant pentues, je les laisse faire pour ménager mon mollet, je contourne le village par un chemin a peu près plat. Devant l'église, je rencontre plusieurs pèlerins, nos voisins de chambrée qui eux se sont fait piqués par des punaises et les bretons qui eux ont dormi dans le village. Ils l'ont trouvé également magnifique et les gens qui avaient les chambres d'hôtes très accueillants; ils ont noté cet endroit afin d'y revenir lors d'un voyage.
Nous reprenons notre chemin qui s'enfonce dans la campagne. Celle-ci devient de plus en plus aride; de moins en moins de bêtes, de plus en plus de pierres. Il y a pleins de murets en pierres sèches sur les bords du chemin et même pour délimiter des parcelles. Le midi nous nous arrêtons dans un champ pour déjeuner, il ne fait pas très chaud, il y a un peu de vent. C'est assez désertique. A coté il y a un amas entouré d'une bande colorée de sécurité. C'est un dolmen, assez petit, qui est en mauvais état. En cours de route nous doublons des Australiens des Blues Montains, nous échangeons quelques mots. Plus loin nous passons a coté d'une chèvrerie, il y a une centaine de chèvres. Plusieurs panneaux expliquent le fonctionnement de la ferme et la fabrication du fromage de chèvre. Claude B est aujourd'hui fatigué, nous faisons des pauses fréquemment. Nous arrivons au dessus de Cajarc, nous nous arrêtons à un point panoramique d'où l on peut admirer toute la vallée et la ville à un peu plus d'un Km. Nous faisons quelques photos. Nous repartons pour la descente assez raide. J'ai trouvé la méthode, pas très académique certes, pour descendre; les jambes écartées, les bras tendus en appuis sur les bâtons et c'est parti pour de grandes enjambées. Le chemin se fait rapidement.
Le gite se trouve à l'entrée de la ville. Un monsieur nous attend, il nous indique notre chambre et nous donne les consignes pour le repas; c'est lundi et il faut que nous fassions notre diner. Il y a un parc avec des arbres fruitiers dont des pruneaux dont je raffole. La personne qui nous à reçu est de la noblesse de Cajarc, il nous explique que c'est ses aïeux qui ont donné le nom à la ville, il nous narre la création du sketch de Coluche « Papy Mougeot » qui à été créé ici même. Comme il vend des bombes anti-punaises, nous lui en achetons une et procédons à une opération désinsectisation de nos sacs. La douche prise et notre lessive faite, Claude D et moi partons en ville pour la découvrir et y trouver quelques victuailles pour ce soir. Claude B se repose. Il faut faire les courses également pour demain midi car sur le trajet c'est le désert. C'est une assez jolie vieille ville, quelques commerces mais comme c'est lundi nous sommes très limités dans le choix les commerces. Heureusement nous trouvons une boucherie-traiteur et une boulangerie. Je remonte rapidement au gite car les pruneaux même frais ont les mêmes effets que les pruneaux d'Agen. Nous dinons avec un couple de Caennais qui font également le chemin. La discussion dure tardivement, la fatigue se fait sentir. J'ai du aller plusieurs fois aux toilettes dans la soirée, je prendrai un Péracel avant de me coucher.
14 Septembre Carjac vers Varaire
Après un réveil à 6H20 nous faisons notre toilette et œuvrons à tous nos préparatifs, entre les pommades et le sac a faire cela prend une demie heure chaque jour. Nous préparons et prenons notre petit-déjeuner, nous partons à 8H. Nous traversons Cajarc, sortons de la ville par un petit sentier qui monte assez raide mais pas très long. En haut il y a le Lot avec un barrage; une brume bleutée recouvre l'eau. Le lever de soleil donne des reflets superbes. Nous traversons beaucoup de pâturages et sous-bois par des chemins pierreux mais secs qui montent un peu mais pendant des kms. Malgré ces efforts qu'il faut déployer, nous marchons d'un bon train; nous marchons presque mécaniquement d'un bon rythme, l'entrainement fait son effet.
Nous arrivons à Limogne vers 12H30. Nous mangeons à la terrasse d'un café avec les Caennais avec lesquels nous avions fait connaissance la veille au gite. Claude D souffre d'un doigt, piqure d'insecte ou de plante? Il serait prudent de voir un pharmacien. Il y a justement une pharmacie dans la ville à quelques mètres. Nous attendons 14H, l'ouverture. Le pharmacien lui donne une pommade à base de cortisone, selon son diagnostic ce serait une piqure de plante que nous avons frôlé en passant dans les sous-bois. A quelques centaine de mètres après Limogne, nous voyons plusieurs voitures arriver immatriculées 22; nous engageons la conversation. C'est un groupe qui voyage, il y a des personnes de plusieurs régions; les 22 sont des environs de St Brieuc ils connaissent bien Montcontour et d'autres petites communes. Ils vont visiter une truffière. Nous remarquons qu'effectivement dans la région il y a beaucoup de champs plantés de chênes très espacés les uns des autres. Le reste du chemin est plutôt pierreux, assez plat avec un paysage de campagne.
Nous arrivons à Varaire à 16H30. Si nos logeurs sont les restaurateurs, nous logeons dans un pavillon à quelques mètres de la boutique. Nous sommes dans une chambre de 4 lits, notre coéquipier de la nuit ne tarde pas à nous rejoindre. Nous faisons nos taches quotidiennes et allons nous prendre un verre. Le repas est très bon, bonne ambiance de pèlerins et passagers. Nous nous couchons à 21H30
12 Septembre Chaunac vers La Cassagnole
Ce matin ca va assez bien. Nous prenons le petit-déjeuner à 7H. La dame vient nous voir; je lui explique ma nuit. Elle fera le nécessaire ce soir, aujourd'hui c'est la fête du village elle part pour la journée. Nous partons vers 7H30. Nous devons nous rendre à la Cassagnole en passant par Figeac. A priori il y a beaucoup de route avec quelques dénivelés qui ne sont pas très importants.
Quand nous rejoignons le GR65, nous rencontrons un pèlerin (du plateau de Langres), nous faisons route commune jusqu'à Mondredon a quelques Km. A l'entrée du village Claude D commence à avoir mal sur le devant de la jambe et comme nous choisissons le circuit le plus court qui comprend beaucoup de bitume, il y a un moment d'essayage de chaussures entre les Claude. Finalement Claude D va faire le chemin avec les chaussures de Claude B et lui fera la route avec les miennes. C'est reparti, je mène l'équipée d'un bon train; Figeac est à 14Km.
Avant St jean de Mirabel, au croisement avec le GR65 nous croisons les bretons de Trégueux. Nous faisons route ensemble jusqu'à 2Km de Figeac, ils prennent un autre chemin qui les emmènera dans un gite quelques Km plus loin que nous. L'arrivée sur Figeac se fait par la route qui descend, comme nous allons d'un bon pas, j'ai mon mal au mollet qui se réveille assez intensément. Nous pénétrons dans la ville à 13H; il n'y a pas beaucoup de vie. Claude D va voir dans un premier restaurant mais il ne sert plus. Dans la ville nous rencontrons des restaurants mais soit ils sont fermés soit ils ne font plus de service. Nous demandons à des passants qui nous indiquent une brasserie, certainement la seule, qui sert tardivement; elle est à 300m.
Nous nous installons, c'est un parvis entre deux immeubles et le soleil chauffe. Voilà un bon quart d'heure que nous sommes arrivés, le soleil est de plus en plus insupportable. Il doit faire plus de 40°; alors que Claude D somnole, nous recherchons s'il n'y a pas un peu d'ombre malgré les lunettes de soleil et les casquettes. Je commence à être mal. Finalement une serveuse déploie les parasols, ouf un peu de répit. Nous commandons une salade quercyssoise, bien nous en a pris, elle est géante, bien garnie, gésiers, magrets, cou farci, foie gras sur toast, Rocamadour sur toast, etc. Nous prenons le temps, savourons ce dimanche. Claude D va dans un café pour une consultation internet, nous l'attendons dans un parc au bord du Célé, à l'ombre. A 16H nous repartons, nous cherchons un peu notre chemin. Nous nous apercevons qu'il y a une montée assez raide dans un bois, j'ai peur pour mon mollet. Nous demandons à un cycliste la topologie du chemin et s'il y a une route prochainement. Rassuré, nous partons tranquillement; la douleur est la mais supportable. Est-ce une contracture? Cela ne ressemble pas à une tendinite. Je mets de la pommade et nous pouvons continuer. Nous arrivons sur un plateau dominant la ville ou se trouve un grand monument.
Le reste de la route est assez plat et assez facile. Nous arrivons au gite de la Cassagnole à 17H30. C'est un ensemble de bâtiment dissimulé dans de la verdure, bien aménagé mais à la réputation d'être le lieu de résidence des punaises. Une femme nous accueille et nous conduit à notre chambre; nous sommes dans une pièce de trois lits. Je prends un aspirine et nous vaquons à nos occupations d'usage. Nous descendons pour faire tamponner notre crédentiale , pour le règlement et pour le repas à 19h. Le repas est fait par un traiteur. Jésus, le maitre des lieux, nous explique le fonctionnement; c'est le service comme un self, quand à la boisson il faut l'acheter à l'épicerie, l'on met la monnaie dans la caisse; c'est un disciple de l'autogestion. Nous avons une salade aux gésiers en entrée, quand notre tour arrive, il ne restait plus que 4 ou 5 petits morceaux de gésiers.
En revenant à notre table, dehors, nous découvrons que nos voisins se sont bien servis. Nous avons bien ri de cette anecdote. Le reste fut correct. Le vin, 3,50€ la bouteille, n'était pas trop cher mais c'était du rustique. Nous devons faire notre vaisselle; tout se déroule dans une bonne ambiance. A 21H15 Claude B ronfle; avec Claude D nous consultons les cartes pour repérer les commerces que nous allons trouver demain. Nous nous couchons.