2 septembre. De Tallore à Monistrol 26,3Km. Dénivelé positif 400m - négatif 1500m
Réveil à 6 heures. Claude D. avait programmé l'alarme à 6 h 45, mais avait oublié d'annuler la programmation précédente à 6 h.
A 6 h 45 nous nous levons. Petite toilette, rangement des lits, du sac. Nous descendons pour prendre le petit-déjeuner. Il est classique et copieux (café, chocolat, pain grillé, confiture, beurre, miel, jus d'orange), le tout dans une bonne ambiance. Nous payons notre hôtesse et je pars seul à 8 h 28. Les «Claude » téléphonent pour réserver un gite pour vendredi soir. Ils ont quelques difficultés mais finalement trouvent un gîte un peu plus loin que prévu. Quinze minutes plus tard, vers 8 h 45 ils partent à ma poursuite. Je fais les 8 kms jusqu'à Montbonnet sans difficulté. Le chemin est globalement bon au milieu des pâturages. L'odeur du foin, des vaches, des bouses, des fleurs de pâturages me rappellent la ferme. Sur le plateau je peux admirer les innombrables petits monts arrondis par le temps. Quelques dizaines de mètres avant Montbonnet il y a la jolie petite chapelle st Roch, près de la route mais dans le pré. Elle semble enterrée d'un bon mètre. Elle date du Xème siècle et restaurée à maintes reprises, l'intérieur est très joli. Sur le chemin la plupart des églises et chapelles se nomment St Jacques ou St Roch.
A la sortie du hameau, je fais une pause, il y a 1H35 que je marche. J'appelle les « Claude », ils sont à 500m derrière mois, je les attends. Nous nous désaltérons et prenons une barre de céréales. Quelques centaines de mètres plus loin, nous entrons dans un bois par un chemin qui grimpe. Le sac commence à se faire sentir; heureusement que j'ai des bâtons, ils sont très appréciables surtout pour les montées. Après la grimpette, c'est la longue descente vers St Privas d'Allier; nous allons assez lentement mais prudemment.
A 12H05 nous entrons dans St Privas. Nous recherchons une boutique pour faire nos courses pour le déjeuner. Il y a une boulangerie-épicerie mais il faut la trouver. Un passant nous indique sa situation et surtout il nous prévient qu'elle ferme à 12H30, donc pas de temps à perdre. Nous nous partageons entre le charcutier et la boulangerie-épicerie. A la sortie du village nous trouvons un endroit ombragé pour pique-niquer sur des vieux poteaux électriques ou téléphoniques. Avant de repartir nous faisons le plein d'eau.
Le temps est toujours au beau fixe, le soleil bien chaud. A 13H30 nous repartons. Ça monte encore un moment mais nous arrivons dans un sentier d'où nous découvrons au loin Monistrol et sa vallée. De ce panorama nous prenons quelques photos. Après un petit sentier couloir dans la pierre, nous reprenons une montée ardue de quelques centaines de mètres. Du plat, du faux-plat, de la route et nous arrivons à un petit hameau niché sur un sommet rocheux Ruchegude. Il y a des abreuvoirs avec l'eau potable, qui coule de la montagne. Elle est très fraiche et nous nous désaltérons, faisons une pause de quelques minutes pour nous reposer. Il y a 50/60m pour aller à la chapelle mais il faut encore escalader; nous décidons de poursuivre notre route.
Nous pensions être à 2Km de Monistrol alors qu'un panneau nous indique 4Km. Ce sera 4Km de descente. Très vite la descente s'avère difficile, souvent dans un couloir dans les rochers, entre les arbres. On se demande comment les pèlerins accompagnés d’un âne ont fait ? Claude D semble assez à l'aise alors que nous nous accrochons, nous allons lentement. C'est difficile mais les genoux tiennent alors que les mollets donnent des signes de fatigue et ce sac qui est lourd. Nous souffrons mais avançons dans ce sous-bois. Nous arrivons sur une route à l'entrée d'un village, ne voyant pas de panneau indicateur nous pensons que c'est Monistrol. Il y a des maisons, des fermes, pas de commerce et personne en vue. Ce village ne semble pas être une petite ville de montagne mais ne sait on jamais? Surtout que nous avons marché plus d'une heure dans ce sous-bois à descendre dans les caillasses. Nous sommes fatigués, Claude B a mal aux pieds. Les Claude décident de faire une pause, de quitter les chaussures. A ce moment un agriculteur arrive avec son tracteur. Claude D va lui demander ou nous sommes.
En fait nous sommes à 2Km de Monistrol. Que la descente à été difficile. Les pauses ne m'étant pas très bénéfiques, je les laisse se reposer et continue mon chemin tranquillement. Après une pause, il me faut plus d'un quart d'heure pour retrouver mon rythme et comme il reste 2Km de descente assez facile, je serai pratiquement arrivé lorsque je retrouverai la bonne cadence. J'empreinte un chemin couloir qui descend. Je le fais tranquillement. Et puis c'est la route, le bitume. Surtout une longue descente de 1,5Km sur le bitume sous un soleil de plomb (plus de 25°) pour atteindre Monistrol au fond de la vallée. Mes mollets me font mal, je fais des petites pauses de 1 ou 2 mn. J'ai la bouche sèche, je bois souvent des petites rasades mais la réserve diminue. J'aurai bu plus de 4L d'eau dans la journée. Claude D me rejoins à 150 du village. Claude B arrive tranquillement.
Nous traversons le pont fabriqué par G.Eiffel et nous cherchons le gite, il est bien indiqué mais pour y aller il y a 150m de montée abrupte. Nous le trouvons enfin, la Tsabone (cabane mobile de berger dont un exemplaire est présent dans le jardin). C est une grande maison avec une partie aménagée en gite de 2 chambres dont celle qui nous est attribuée au rdc comprenant 2 lits superposés soit 4 couchages. C'est un peu petit mais correct. Les sanitaires sont dans la pièce à coté et sont suffisants et propres. Claude B nous y rejoins 10mn plus tard. Nous retrouvons Le suisse de Tallore, Jean-Rodolphe. La jeune maitresse les lieux, Sonia, nous accueille. Elle nous explique la problématique des punaises et nous demande de sortir nos sacs à viande et de les étendre au soleil au moins 10 mn. Les chaussures sont laissées dans l'entrée. Nous prenons notre douche et faisons notre petite lessive.
Jean-Rodolphe nous invite, avec insistance, pour prendre une bière au café en bas à 150m. Nous passons un agréable moment en terrasse au bord de la route certes mais aussi au bord de la rivière avec d’autres pèlerins à nous raconter notre parcours. Nous remontons au gite ou le repas nous attend. Nous passons à table à 19H30,le menu est très copieux : Salade, Chair à saucisse avec ratatouille et riz, fromage du pays et clafoutis aux cerises avec un vin de la région. Très bonne ambiance, avec Jean-Rodolphe nous avons refait la communauté européenne, plutôt sans la Suisse. Avant de nous abandonner, Sonia nous donne les infos pour le petit déjeuner du lendemain, elle nous dit que si nous voulons faire la vaisselle il n'y a pas d'inconvénient. A la fin du repas tout le monde participe à cette tache.
Vers 21H Claude B et moi-même allons nous coucher; Claude D continue à refaire le monde encore pendant une demi-heure. La rencontre de Jean-Rodolphe, 18ème fois qu'il fêtait ses 50 ans, fut un très bon présage à de magnifiques rencontres sur ce chemin. C'est un bon vivant, amateur de vin quoique privilégiant plus la quantité à la qualité.