1er Septembre- Départ Le Puy en Velay vers Tallore 10kms Dénivelé : +350m / - 0m
A 4H50, l'alarme du téléphone retentit dans la chambre. Sur la pointe des pieds je vais dans la salle de bains (rasage, douche, etc). Noémie ne s'est pas réveillée, c'est notre petite fille de presque 2 ans que nous gardons cette semaine. A 5H25 après avoir bu un jus d'orange et mangé une banane, je mets mon sac à dos. C'est le moment des « aux revoirs » avec ma chérie qui s'était levée. Je pars pour le métro, il fait encore nuit. Claude B doit me rejoindre sur le quai à la station « Mairie de Clichy ». Il y a déjà beaucoup de monde sur le quai, les actifs encore un peu endormi; un train arrive rapidement. Le wagon est bien rempli, je n'ai pas de place assise mais cela aurait été difficile avec mon sac a dos. A 5H40 je suis sur le quai de « Mairie de Clichy ». Je regarde si j'y retrouve Claude B mais tous les voyageurs sont montés dans la rame et il n'y a plus personne sur le quai. Après quelques minutes d'attente, une autre rame est passée, je téléphone à Claude B. Il est en cours de route, dans quelques minutes il sera à la station. A 6H25 nous arrivons à la gare de Lyon, un rapide coup d'œil sur les écrans « départs », notre train n'a pas encore été annoncé. Nous prenons un petit déjeuner à une buvette de la gare. Notre TGV est annoncé sur le quai E, nous nous y installons. Il n'y a qu'une dizaine de personnes dans la partie supérieure du wagon. Le trajet jusqu'à Lyon, 2H, nous a semblé très court; nous avons discuté, lu des journaux, fait quelques sudokus et mots fléchés. Plusieurs personnes descendent, d'autres montent pour St Etienne (ou ailleurs). Un voyageur de notre âge en tenue de randonneur avec un gros sac à dos s'est installé à quelques sièges de nous. Je vais le voir et engageons la conversation et commençons a échanger sur le contenu et poids de nos sacs. Comme nous l’avions pensé, c’est un pèlerin pour Compostelle qi a effectivement l'intention de faire le pèlerinage jusqu’au bout c’est à dire jusqu'à Compostelle pour une durée de 2 mois. Il nous s’être entrainé depuis plusieurs mois.
A St Etienne le changement doit se faire assez rapidement pour prendre le TER du Puy en Velay. Sur le Quai, nous trouvons Claude D qui arrivait du train venant de Lyon. Très peu de monde dans le TER, nous nous installons confortablement. Nous discutons du voyage, de notre état physique et psychologique mais également nous admirons le paysage, magnifique par endroit notamment la vallée du Giers.
A 11H30 arrivée au Puy en Velay ou quelques pèlerins comme nous mettent leurs sacs au dos et s’enfoncent dans la ville. Avant de commencer notre périple, nous souhaitons visiter un peu la ville, point de départ de milliers de pèlerins chaque année. Nous nous dirigeons vers le centre. C'est une journée très ensoleillée, la température avoisine les 30°. La ville assez ancienne, est très active et touristique. Nous nous dirigeons vers la ville haute, là ou se trouve la vieille ville, la cathédrale et la statue de la vierge. Nous empruntons des ruelles pavées assez abruptes, quelquefois des escaliers. Nous passons dans une rue ou nous découvrons, entre autres, d'anciens hôtels particuliers ayant appartenu à la noblesse d'alors. Nous arrivons devant l'hôtel de ville.
En face, sur un rocher, se trouve la grande statue rouge représentant la vierge à l'enfant.
Ce monument est assez imposant. Nous aurions aimé aller jusqu'au pied mais le chemin semble assez long et difficile pour y accéder et nous ne voulons pas déjà dépenser nos ressources. Nous optons pour la visite de la cathédrale.
Tout l'environnement est classé « patrimoine de l'UNESCO ». Celle-ci est insérée dans des constructions annexes, nous nous apercevrons en redescendant vers le centre ville en contrebas que nous avons engagés la visite par l'arrière, ce qui ne donne pas une impression ordinaire d'un édifice de ce genre. Dans la nef nous découvrons la statue de St Jacques, un prêtre marche dans les allées en attente de demandes de bénédiction pour le pèlerinage. Il nous informe que ce matin il y avait environ 150 personnes à la messe des pèlerins, sachant qu'il n'y a qu'un pèlerin sur deux qui assiste à cet office, nous estimons donc à environ 300 personnes qui prennent le départ aujourd'hui, ce qui est beaucoup. Dans la sacristie, qui tient lieu de librairie vouée au pèlerinage, sont exposés des trésors épiscopaux. Nous faisons apposer notre premier tampon de pèlerin sur notre xxxxxxA ou xxxxxxxxB; xxxxxxxA est équivalent à la lettre de laissez-passer que donnait le clergé pour les pèlerins, xxxxxxxB est l'équivalent mais en laïque. Claude B avait oublié la sienne, il en rachète une. Nous achetons également le symbole du pèlerin, la coquille de St Jacques. Nous nous dirigeons vers la sortie de la ville par le chemin balisé de Compostelle. Comme le veut la tradition, nous nous faisons photographier devant le panneau, point de départ du chemin et représentant son patron St Jacques.
Le panneau nous indique qu’il ne nous reste plus que 1511kms pour nous rendre à St Jacques de Compostelle. L'aventure peut enfin commencer, nous sommes sur la ligne de départ. A la recherche d’un endroit pour nous restaurer, nous marchons ½ km sur un trottoir montant. Nous nous rendons compte que nous sortons de la ville, et Il est déjà13H15, les commerces ont disparu au profit d'ateliers d'artisanats et bureaux. Nous réalisons qu’il va être difficile maintenant de nous restaurer et décidons de rebrousser chemin. Une passante interrogée nous le confirme. Sur la route perpendiculaire nous apercevons au loin un restaurant chinois, que nous rejoignons avec la crainte qu’il soit fermé. Le repas fut rapide mais assez copieux. Il est 14H, cette fois le périple commence réellement, nous quittons donc la civilisation pour la nature. Cela commence bien par une montée de plus en plus raide et bien longue pour un début. Nous passons du bitume au sentier gravillonné, au sentier pierreux, et des marches au bitume. Le fléchage GR avec ses pictogrammes rouge et blanc, en l'occurrence GR65, est bien en évidence et assez fréquent. Le sac de 15Kg se fait de plus en plus sentir sur les épaules. Claude B marche d'un pas rapide, il est souvent devant nous, mais il s'arrête pour nous attendre. Le ciel est bleu et le soleil tape. Il fait certainement plus de 30°, un léger vent nous assèche les lèvres. Nous décidons de faire une pause toutes les heures pour nous reposer et nous hydrater.
A St Christophe de Dolaison nous découvrons l’église, Elle est mentionnée dès 1161 par les hospitaliers du Puy et en 1204 par les templiers. Elle a été classée monument historique le 16 septembre 1907.Elle est construite en brèche volcanique rougeâtre, avec un clocher à peigne percé de quatre ouvertures.Son plan est assez rare dans la région. Elle se compose d’une nef de deux travées voûtées en berceau, d’un transept peu saillant dépourvu d’absidioles et d’une abside en cul de four. Celle-ci est ornée de cinq arcatures en plein cintre retombant sur des colonnettes à chapiteaux feuillagés. Au nord, un pilier au chapiteau remployé et gravé de petits cartouches sur chacune de ses faces provient vraisemblablement d’une église antérieure. Une chapelle a été également construite à la fin du XIXe siècle. Elle a depuis subi plusieurs modifications dont une extension d’un mètre vers l’est et l’implantation de l’escalier est passée du nord au sud. L’église abrite un mobilier liturgique et des objets de culte d’importance dont un calice en argent du XVIIe siècle et un ciboire du XVIIIe. La balustrade de tribune a été faite avec l’ancienne table de communion en fer forgé de 1785 .Nous faisons une pause culturelle pour la visiter.
A 600m, nous arrivons à notre gite de Tallore, il est 16H30. Il n'y a personne dans la ferme. Nous patientons 15 minutes et un jeune homme revenant sans doute du travail vient nous accueillir. Il nous conduit jusqu'à notre chambre à l'étage, et nous informe que c'est sa mère qui tient le gîte et qui s'occupera de nous, quand elle reviendra dans la soirée. Le diner sera pris dans la salle à manger- salon à 19H. Notre chambre dispose de 5 lits, nous choisissons les 3 plus près de la fenêtre. Elle est propre, décorée de bois, simple mais fonctionnelle avec wc et salle d'eau séparés. Nous nous relaxons, prenons une douche et faisons une petite lessive. Les épaules et le dos sont déjà douloureux, alors que nous n’avons fait que 8 kms…
Comment sera la journée de demain? Une étape normale d'une vingtaine de Kms avec des montées et des descentes. Mon sac est quand même bien chargé, les Claude ont 2 à 3 Kg de moins dans le leur. Il faut que je fasse un tri et renvoyer les 2/3 Kg de surpoids, mais pour cela il faudra trouver une poste, ce qui n’est pas évident dans les villages que nous traversons. Les Claude se détendent, allongés sur leur lit à bouquiner. Vers 19H nous descendons, nous faisons connaissance avec un suisse de Zurich, pèlerin comme nous. Nous discutons de notre parcours du jour et découvrons les lieux. C'est une partie de la ferme aménagée, tout en pierres apparentes. La maitresse de maison nous propose un rosé en apéritif. Notre premier diné en gîte est le bien venu, il est composé de jambon cru avec du melon, rôti de veau avec de véritables lentilles du puy , fromage du pays et fraise de la région, le tout agrémenté d'un petit vin de la région. L'ambiance fut très bonne. A 9H30 nous montons nous coucher. La nuit fut sans problème pour les Claude, quand à moi je n'ai pas eu l'impression de dormir. Malgré tout à un moment j'ai vu Claude B se lever pour aller aux toilettes, ensuite j'ai entendu quelqu'un en bas . En fait c'était l'autre Claude qui était dans la salle à manger et qui remontait, mais entre ces deux moments il s’est passé plus d'une heure, pendant laquelle j'ai du dormir.