5 Septembre Les Estrée vers les Gentianes
Réveil vers 7H, IL y a déjà de l'animation dans le dortoir, mais une animation silencieuse. Les va et viens aux sanitaires, les soins pour la journée, les préparations du sac telles sont les occupations des personnes levées car il y en a encore quelques unes qui sont couchées. Nous avions remarqué hier soir une dame âgée ainsi qu'un homme d'un âge moyen mais handicapé physiquement, avec des difficultés pour parler et handicap des membres. Ce matin, ils sont déjà levés, ils semblent être ensemble. Claude B va faire sa toilette, il se rase quand cette femme d'un certain âge vient dans les sanitaires. Elle utilise l'autre lavabo; elle sort sont dentier de sa bouche et le nettoie sous les yeux de Claude B qui en reste bouche bée. Dans le dortoir, l'homme handicapé nous apprend que c'est son anniversaire aujourd'hui, elle a 75 printemps. Nous ne manquons pas de lui souhaiter mais comme elle n'avait pas mis son appareil auditif, la conversation fut assez épique. Quand à ce monsieur, c'était un médecin qui a fait un AVC il y a plus de 2 ans. Il y a juste un an il était dans un fauteuil, ne pouvant faire aucun mouvement. A force de volonté, alors que le corps médical ne lui laissait que peu d'espoir, il a réussit à bouger et petit à petit marcher. Aujourd'hui il accompagne la septuagénaire qui souhaitait faire une partie du chemin. Leur objectif est de faire quelques Kms par jour à titre d'essai pour continuer plus tard. Après le petit-déjeuner, à 8H15 nous partons. Ce matin les douleurs des pieds (petit orteil et ampoule) vont assez bien. En chemin nous croisons pas mal de pèlerins dont des anglaises que nous avions rencontré dans un gite précédent. A Aumont-Aubrac nous faisons les courses pour le déjeuner. Nous marchons un bon moment avant de trouver un coin ombragé sur le bord du chemin. La Lozère n'est toujours pas très accueillante. Nous marchons principalement sur des chemins qui sont bons. Nous arrivons sur les plateaux de l'Aubrac dans les pâturages à perte de vue. Des vaches, des ruisseaux sous un soleil de plomb mais c'est magnifique. Il faut gérer notre réserve d'eau, les habitations sont très rares. Quelques Kms avant d'arriver, nous entrons dans un village de 3 ou 4 maisons dont un café tenu par Régine qui est une figure des chemins. Nous faisons une halte chez elle pour nous désaltérer. Nous restons sous l'auvent à l'extérieur. Régine c'est un phénomène, nous pensions au début qu'elle était de la région, peut être l'est-elle d'origine ?, mais elle a passé toute sa vie à Paris. Nous avons passé un bon moment à l'écouter, à discuter au milieu des chiens, des poules, des chats, des canards dans un environnement ferme du siècle dernier. Nous avons droit à la bise en partant. Après avoir retraversé des pâturages et des ruisseaux, nous arrivons au gite les Gentianes. C'est un pavillon aménagé en dortoir à 150m de la résidence principale, des chambres de 4 lits; il peut accueillir 30 à 35 personnes. Nous nous retrouvons dans une chambre de 4 lits dont un est occupé par une jeune fille. Nous vaquons à nos occupations traditionnelles du soir, douche, lessive et coup de fil. Nous descendons pour le repas à 19H. Sur la terrasse, l'on nous annonce qu'il y aura un peu de retard parce qu'il y a un prêtre comme pèlerin et qu'il doit dire une messe. Après un bon quart d'heure d'attente, nous pénétrons dans la salle à manger. La patronne, femme forte avec un large sourire, nous souhaite la bienvenue et nous dicte le menu dont la spécialité du pays l'Aligot. Devant nous il y a une place de libre qui est rapidement occupée par le prêtre que nous avions croisé dans les sanitaires. Si le repas fut copieux, l'aligot ne mérite pas le détour pour le déguster, l'ambiance avec le prêtre fut très bonne. Nous rejoignons notre chambre, la nuit est tombée, le chemin n'est pas éclairé. Notre coéquipière de nuit est déjà couchée.