3 Septembre Monistrol vers Chanaleilles
Après un petit déjeuner que nous avons préparé (les ingrédients avaient été apportés la veille), fait notre vaisselle; nous nous préparons pour partir. Nous faisons les provisions d'eau (poche et gourdes) et nous partons à 8H. Aujourd'hui il y a une montée importante en sortant de la ville (tout le monde nous avait prévenu). Il fait tout juste jour. Après avoir monté un peu nous découvrons une brume qui enveloppe la ville dans la vallée. Nous commençons l'escalade car c'est bien de l'escalade sur un sentier pierreux qui est rendu un peu glissant par la rosée de la nuit. Nous devons monter de 700m sur 3Km. Le soleil ne tarde pas à apparaître. La montée se fait lentement, il faut réchauffer les muscles mais ca va se faire très rapidement. Bientôt nous passons devant la petite chapelle troglodyte de la Madeleine qui n'a que façade maçonnée, l'intérieur étant dans la roche. C'est cette construction que nous apercevions de la terrasse du café la veille. La pente étant très raide, il y a un escalier d'une soixantaine de marches avec une main courante en fer scellée dans la paroi basaltique pour nous aider; nous ne manquons pas de nous en servir.
Nous arrivons dans un petit village, ca grimpe toujours mais nous sommes sur une route. Nous continuons sur des sentiers pierreux, des sous-bois, des chemins entre les pâturages. Après 1H30 de marche nous arrivons au bout de cette montée qui n’en finissait pas. Nous faisons une pause, je retire mont-shirt qui est trempé de sueur, je ne garde que mon polaire. Le temps est toujours au beau fixe, le soleil est ardent. Nous marchons pendant 1H30 encore sur des chemins assez faciles. Vers 11H nous sommes bien avancés, à environ 3Km de Saugues. Comme nous souhaitons y effectuer une opération délestage, nous laissons Claude B continuer normalement alors que Claude D et moi-même pressons le pas pour être à la poste avant midi. Nous sommes sur un sentier pierreux qui descend mais assez rapidement nous rejoignons une route pour accéder à la ville. De grandes statues en bois marquent l'entrée; nous en découvrirons plusieurs dans la ville. Faire une descente rapide sur du bitume sous un soleil chaud c'est très dur pour les mollets mais nous ne nous apitoyons pas sur nos douleurs pour ne pas nous retarder. Nous trouvons la poste, il est 11H45. C'est en sueur et essoufflé que nous faisons le tri de notre sac pour l'alléger. Nous demandons 2 colis XL; Claude D comme moi nous renvoyons presque 3Kg de diverses choses. Claude B nous a rejoint, il nous attend sur la place en plein soleil. Dans le centre ville il y a le marché, nous faisons quelques emplettes pour notre déjeuner, un melon et des fruits appétissants. Claude B achète une gourde, il utilisait jusqu’ici des bouteilles, ce sera plus pratique. A la sortie de la ville il y a une immense sculpture en bois, un lavoir avec la lavandière, sous un préau donc ombragé; nous décidons de déjeuner a cet endroit, a proximité un ruisseau ou nous aurions bien aimé tremper nos pieds endoloris.
A 13H nous repartons sur un bon chemin. Ce matin nous avons traversé de jolis villages mais cet après-midi c'est différent. Les hameaux sont vieillots, le matériel agricole ainsi que des carcasses de voitures rouillent autour des bâtiments au milieu de hautes herbes. Que le soleil tape, nous sommes en campagne sans ombre; il faut s'hydrater en permanence. A 3 Km de l'arrivée nous demandons de l'eau chez un habitant, nos réserves étaient presque taries. Sur les 11km depuis Saugues nous n'auront eu qu'un Km d'ombrage. A 16H nous arrivons à notre gite le Falzet, une grande ferme. Depuis quelques Km Claude B montrait des signes de fatigue, notamment mal à la hanche. Une fermière d’un certain âge vient nous montrer le logement. C'est vieillot, petit mais propre. Heureusement nous sommes les premiers, nous prenons notre douche, faisons notre lessive et nous nous relaxons.
Avec Claude D je regarde le parcours de demain, ou pourrons nous acheter à manger pour le piquenique du midi? Et là ce fut la surprise, nous avons réservé à Estrée. Nous pensions que l'étape faisait 23 Km et en fait elle en fait 29Km. Nous avions oublié de compter une portion de 6Km. Nous réservons aux Gentianes pour le dimanche soir. Nous allons annoncer la nouvelle à Claude B, il ronchonne un peu mais nous le rassurons en lui faisant remarquer que la topologie du parcours sera moins difficile que les jours précédents. Nous n'avons pas trop de possibilité, les gites se font plus rares dans le massif de l'Aubrac. J'ai beaucoup de crampes dans les doigts et aux pieds, j'ai pourtant bu plus de 4L d'eau mais nous n'avons pas mangé de barres de céréales ou fruits secs cet après-midi. Claude B me donne de l'aspirine et du Ketum, ca se passe à peu près.
A 19H nous allons diner en clopinant. C'est la grand-mère qui s'occupe de nous, le fils et son épouse travaillent à la ferme principalement l’élevage pour la production de lait et fabrication de fromages. Ils ont un très beau cheptel de vaches Montbéliardes. Nous sommes installés avec les autres pèlerins sur la terrasse sur des tables de piquenique. Le diner est copieux. Au menu, potage, omelette délicieuse aux cèpes, tomates farcies, fromages maison et fruits. Nous étions accompagnés d'un couple de belges avec le fils et de 2 jeunes anglaises. A la fin du repas nous allons visiter la salle de traite, l'allaitement des petits veaux. Madame s'occupe principalement d'alimenter les veaux et surtout sa passion, la fabrication du fromage brique, tome, pèlerin. Nous avons gouté ce fameux fromage au diner, il est excellent, moelleux, goûtu, doux. Nous revenons sur le lieu du diner pour le paiement et le tampon. En effet à chaque gite nous faisons tamponner notre carte de pèlerin la crédentiale.